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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 21:56



Social. Bernard Thibault.

«Sur le fond, les syndicats sont unis»

Sur les retraites comme sur les 35 heures les syndicats n'ont pas réussi à se faire entendre ?

Le gouvernement tente de passer en force et ainsi d'accréditer l'idée que nous ne servons à rien. Mais il y aura d'autres rendez-vous et pour les aborder dans de bonnes conditions, il faut s'appuyer sur un vrai rapport de force. C'est aux salariés, par leur mobilisation le 17 juin et dans les entreprises de dire haut et fort que les syndicats les représentent. Le 22 mai, il y avait 700 000 salariés dans la rue. Le 17 juin il en faudrait un million.

Mais le monde syndical aborde ce 17 juin en ordre dispersé?

Sur le fond nous sommes unis. Nous sommes tous en désaccord avec ce que le gouvernement veut instaurer. Notre désaccord porte sur la «cuisine syndicale». Il est déplorable qu'elle prenne le pas sur le fond. FO et la CFTC ont du mal à avouer leur désaccord sur les nouvelles règles de la représentativité syndicale. Ils saisissent l'occasion. FO est coutumier d'appeler à la grève sans jamais en créer les conditions. Le paysage syndical est à l'heure actuelle un peu artificiel. Il est temps que les salariés puissent définir qui et avec quel poids les représente.

Croyez-vous encore la négociation et le dialogue social ?

Oui. Mais si le gouvernement continue à nous recevoir pour ne pas nous entendre, j'y verrai la preuve que le dialogue social n'est pas possible dans notre pays.

Est-ce la fin des 35h ?

Du point de vue juridique, la référence au temps de travail demeure. Mais du point de vue pratique il fait sauter toutes les garanties. Il permet aux entreprises de fixer le temps de travail selon leur bon vouloir. Croyez-vous que le salarié aura-le choix? L'employeur pourra aussi passer tous ses salariés au forfait en nombre d'heures ou de jours. Concrètement cela veut dire qu'il pourra exiger des journées de dix heures et plus sans payer d'heures supplémentaires.

Et sur les retraites?

Ni la pénibilité du travail, ni l'inégalité entre hommes et femmes, ni les différences d'espérance de vie selon les métiers ne sont prises en compte. Il y a un refus de principe. On s'en tient à un point de vue comptable. On nous rappelle sans cesse les décisions de 2003 comme s'il était impossible d'y revenir.

 

Propos recueillis par Françoise Cariès.

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